Les indices pensables. Episode 50, par Brunor
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50- Et la lumière fut… Avant le soleil !
Résumé des épisodes précédents : En 1949, en inventant dans un gros éclat de rire le terme de Big Bang, pour tourner en dérision cette idée d’un commencement de l’Univers qu’il jugeait ridicule, le grand physicien Fred Hoyle était assez représentatif de la pensée majoritaire dans la communauté scientifique… (ça ressemblait beaucoup trop à la Bible !)
Ils n’étaient pas nombreux les chercheurs qui s’intéressaient aux calculs théoriques de Friedman et Lemaitre, ainsi qu’aux observations de Hubble confirmant l’expansion des galaxies. Gamow, Alpher, Dicke et Peeble, étaient pratiquement les seuls à prendre la chose très au sérieux.
Ils se disaient que si l’Univers, dans son expansion, était en cours de refroidissement, c’est donc qu’il avait connu une première période extrêmement dense et chaude… Si cette hypothèse était juste, on devrait pouvoir en capter la trace partout dans l’Univers actuel. Ils se mirent à chercher cette trace électromagnétique.
En effet, dans les années 40, le physicien Ralph Alpher (1921-2007) estimait que l’Univers tout entier devait être actuellement baigné d’un faible rayonnement électromagnétique, une sorte de « fossile datant de l’époque du Big Bang ». Mais personne n’avait encore repéré un tel rayonnement !
C’est ce « rayonnement fossile » que le radio télescope de Penzias et Wilson a capté en 1964-65 et que l’on appelle aussi le « fond diffus cosmologique ». Un précieux indice vers la confirmation de la théorie du Big Bang, ce qui leur a valu le prix Nobel.(1)
De nos jours, les télescopes de plus en plus puissants nous permettent de voir avec de plus en plus de précision la photo de cette plus ancienne étape visible de l’Univers, située non pas au moment du Big Bang, mais 380 000 ans après lui.
Pourquoi une photo à cette étape ? Parce que c’est seulement à cette étape, 380 000 ans après le Big Bang, que la lumière est devenue visible pour la première fois dans l’Univers.
Avant cette date, les photons de lumière existaient déjà, mais ils n’étaient pas encore visibles.
Pour les observer, il fallait attendre que la température de l’Univers ait suffisamment baissé et qu’elle passe en dessous de 3 000 degrés pour que les électrons puissent rejoindre les protons et former les premiers atomes stables (les atomes d’hydrogène.)
Cette phase appelée « recombinaison » apportait un changement considérable : la lumière pouvait enfin… voyager ! Et par conséquent, arriver jusqu’à nos téléscopes géants qui peuvent la photographier, car plus ils voient loin, plus ils voient le passé. Quelle explication les scientifiques nous donnent-ils ? Dans les périodes de chaleur intense, les protons passaient leur temps à émettre et à absorber de la lumière. Ainsi le premier proton rencontré pouvait absorber cette lumière à peine émise, en sorte qu’elle n’allait donc jamais très loin. Elle ne «sortait pas ».
Avec le refroidissement accompagnant l’expansion, c’est seulement quand l’Univers est passé à moins de 3000 degrés, que les protons ont pu s’associer aux électrons pour former les premiers atomes.
Car les atomes ne sont pas éternels (croyance des atomistes)(2) mais ce sont des compositions qui ont une histoire. Désormais les protons sont devenus comme « indifférents » à la lumière qui passait près d’eux : la lumière a donc pu commencer à se propager sans encombre. Ce qui permet à nos télescopes de réaliser cette fameuse photo de plus en plus précise de l’Univers, à cette étape dite du « fonds diffus cosmologique », lorsqu’il avait 380 000 ans seulement. Aujourd’hui, notre Univers a 13,81 milliards d’années, l’expansion se poursuit, la température continue de baisser.
On notera que cette première lumière est beaucoup plus ancienne (elle a plus de 13 milliards d’années) que la lumière émise par notre soleil qui a moins de 5 milliards d’années.
On a beau chercher parmi tous les textes de l’Antiquité qui sont arrivés jusqu’à nous, seuls les hébreux ont osé raconter que le grand « lampadaire-luminaire » (le soleil) a été créé bien après la lumière dans l’Univers. Selon eux, le soleil n’a été créé qu’à la 4° étape qu’ils appellent symboliquement le jour 4, alors que la lumière avait été créée dès le jour 1 : dès la première étape ! Ils avaient donc raison sur ce point, plus de 2500 ans avant la confirmation par les astrophysiciens.
Ce n’est la preuve de rien du tout, mais un indice à prendre en compte, car il est pertinent, à plusieurs titres.
Il faut savoir qu’on s’est beaucoup moqué de cette Bible des hébreux qui racontait des choses aussi irrationnelles et apparemment sans la moindre intelligence : de la lumière dans l’Univers avant le soleil !! Ah Ah AH !
Pourtant, parmi tous les paradigmes énoncés par toutes les cultures, leur compréhension du monde (de ce point de vue) reste la seule compatible avec l’Univers réel.
Donc, notre Univers a 13,81 milliards d’années, l’expansion se poursuit et la température continue de baisser. Jusqu’où ce refroidissement global ira-t-il ?
Déjà au milieu du XIX° siècle, quelqu’un avait compris que l’Univers allait de façon irréversible vers une « mort thermique : le fameux Lord Kelvin (1824-1907). Il fondait ses conclusions sur la découverte récente du second Principe de la Thermodynamique (3), puisque « le mouvement mécanique et l'énergie utilisée pour créer ce mouvement tendront à se dissiper ou à s'affaiblir, naturellement. » En 1852, il publia donc l’ouvrage intitulé : « Sur une tendance universelle de la Nature à la dissipation de l'énergie mécanique ».
Mais depuis 160 ans, où en est-on avec les progrès de la connaissance ?
On sait que ce second Principe a été l’objet d’une grande colère de la part de certains scientifiques ou philosophes comme Nietzsche ou Haeckel (4), qui avaient fondé leur compréhension du monde sur la certitude d’un Univers éternel dans le passé et dans le futur, donc fixiste, sans genèse, ni expansion, inusable, et impérissable. Haeckel qui trouvait que cet Univers ayant un début et une fin ressemblait beaucoup trop à celui que décrivaient les hébreux Bibliques dont il détestait la pensée, ne trouva rien de mieux à faire que de proférer qu’il fallait donc « sacrifier le second Principe de la thermodynamique » ! Quand une loi de la nature contredit vos théories, vous réclamez qu’on la fasse taire en la sacrifiant. Intéressant.
Ou alors vous pouvez accuser ceux qui vous dérangent d’être soit créationnistes (ou « intelligent design » ce qui est devenu pire), soit évolutionnistes matérialistes. Alors que des chemins de crête sont possibles en dehors de ces deux camps autoproclamés seuls au monde depuis 150 ans dans des tranchées creusées comme en 14, pour une guerre entre les deux adversaires cités qui n’ont vu ni l’un ni l’autre que le problème qui les oppose est mal posé et qui croient qu’en dehors de leurs deux tranchées parallèles dans l’absurdité et l’aveuglement, aucune autre option n’existe !
Comme tout problème mal posé, celui-ci n’aura donc jamais de solution.
Actuellement, si vous consultez des documents à propos de la fin de l’Univers, vous trouverez ce genre de choses : (Wikipédia ) « … Cependant, le devenir exact de l'Univers est susceptible d'être décrit par plusieurs scénarios assez différents, allant de
-la mort thermique de l'Univers en anglais Big Chill, c'est-à-dire un refroidissement indéfini résultant de l'expansion,
-au Big Rip, un scénario catastrophique où l'Univers est détruit en un temps fini. »
Nous verrons comment cette fin annoncée confirme que l’Univers a bien eu un commencement, même si nos scientifiques nous parlent à juste titre du « mur de Planck »(4) qui nous empêche de remonter vers l’instant zéro qu’à ce jour, personne ne peut prétendre connaître.
Cette fin annoncée ne nous empêche pas de vous souhaiter une bonne année 2015 ! Je ne sais pas si des dates circulent encore à propos de cette fin de l’Univers. Il y a peu de temps elle était estimée pour dans 40 milliards d’années. L’univers ayant commencé, il y a près de 14 milliards d’années, au total, sa durée serait donc d’environ 54 ou 55 milliards. Alors que les philosophes grecs affirmaient un Univers éternel, les hébreux n’ont jamais donné de chiffres dans leurs livres, mais ils écrivaient (Psaume 102 : « Ciel et Terre, (c’est-à-dire l’Univers entier), s’use comme un vieux vêtement. »
Comment l’ont-ils su ?
En attendant, nous vous souhaitons encore 40 milliards d’années de bonheur dans cet Univers, en chemin vers « un Ciel nouveau et une Terre nouvelle » !
(A suivre…)
Brunor
Dans la collection :
Les indices pensables,
nouvel Album (octobre 2012)
La
lumière
fatiguée
Scénarios et dessins de Brunor
Albums déjà parus :