Les indices pensables. Episode 44, par Brunor

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44- Evolution : ne pas confondre faits et interprétations…

Résumé des épisodes précédents : L’observation de l’Univers nous apprend un fait qui est désormais incontournable : tout est fait par étapes, la Création tout entière est faite par étapes. Cette information est refusée par ceux qui s’intitulent créationnistes, car Ils imaginent qu’une progression-évolution est en opposition avec la Bible, alors que ce n’est pas le cas. Ce n’est pas nous qui le disons : c’est le Pape.

« L’évolution ne s'oppose pas à la notion de Création… » a-t-il souligné le 27 octobre dernier, rappelant, comme son prédécesseur Benoit XVI, que les termes création et évolution ne sont pas contradictoires ni incompatibles, car ils décrivent un fait vérifié : une progression par étapes qu’on appelle évolution.
En effet, dans l’histoire générale des êtres vivants, on observe un enrichissement en information, puisqu’au cours du temps, des espèces sont apparues, construites grâce aux instructions inscrites sur des messages génétiques plus riches en informations que les messages des espèces qui les précédaient.
Une évolution, cela signifie qu’il y a une augmentation de l’information génétique au cours du temps. On le voit bien : entre les premiers organismes vivants, constitués d’une unique cellule et les êtres humains apparus quelques 3,7 milliards d’années plus tard, et composés de centaines de milliards de neurones, il a bien globalement une évolution-progression, qui va du plus simple vers le plus complexe (1). Mais cela ne nous dit pas COMMENT se fait cette progression.
Comment expliquer cette énigme d’un enrichissement ? Il ne suffit pas de proclamer « c’est l’évolution ! » Car l’évolution, c’est justement CE qu’il faut expliquer.

Le fait scientifique observable, c’est l’augmentation de l’information contenue dans les messages de l’ADN, pour construire des êtres vivants de plus en plus complexes. Et puisque dans le tiroir des connaissances, on ne connait pas encore l’explication d’un tel phénomène d’enrichissement, (on n’a que des théories) alors, dans le tiroir des opinions-réflexions, chacun propose ses tentatives d’explications que l’on nomme : interprétations philosophiques.
Dans cette découverte d’une évolution, Il n’y a rien d’incompatible avec le récit biblique. Ce récit de Genèse dans la Bible des hébreux est un des rares récits de création qui réussisse à rester compatible avec le réel observé par l’outil scientifique. Ce qui devrait rassurer nos créationnistes. Nous y reviendrons, mais on peut déjà noter que dans le récit le plus récent (environ 500 ans avant JC) qui corrige le précédent (environ 1000 ans avant JC), les êtres humains sont créés en dernier, au sommet de cette évolution-création. Ce qu’on trouve très rarement dans les mythes fondateurs, comme chez Platon où les êtres humains apparaissent au contraire en premier, avant le monde matériel et les animaux. Des étapes certes, mais à l’envers.

Ce qui est incompatible avec la foi chrétienne, ce n’est donc pas le fait d’une « évolution », mais certaines interprétations de ce fait. Par exemple l’interprétation philosophique du matérialisme athée qui nie toute intelligence créatrice et organisatrice. Le prétendu conflit foi et science n’existe pas dans cette affaire (2). En revanche, il y a comme toujours des débats entre différentes interprétations philosophiques. Ce qui est normal puisque ces interprétations sont, par définition, toujours discutables.
Certains, comme les amis de Darwin prétendent que l’Univers et tout ce qu’il contient se fait tout seul, sans aucune intelligence organisatrice. D’autres répondent « ça m’étonnerait, car on ne voit pas comment tout cela pourrait se faire sans une intelligence géniale. » Ce n’est pas nouveau : en réalité ce vieux débat a commencé il y a environ 2 350 ans entre deux philosophes : Aristote et Démocrite (3). On voit bien que ce n’est pas un conflit entre sciences et foi, mais un débat entre des interprétations philosophiques. Il est intéressant de constater que les partisans de Darwin (« tout se fait tout seul ») tiennent le même discours philosophique que Démocrite, fondateur de l’ATOMISME.
Or, ce fondateur avait compris que pour que sa théorie soit possible, il fallait que les atomes soient éternels (4). Tant qu’on ne pouvait pas savoir si les atomes étaient éternels ou non, sa théorie était encore envisageable. Ce qui était encore le cas en 1857, du temps de Darwin.
On pouvait encore se revendiquer de Démocrite et de l’atomisme jusqu’en 1965, mais depuis cette date, cette forme d’athéisme est devenue très difficile à soutenir. Parce que depuis la découverte du Big Bang en 1965, nous savons que notre Univers n’est pas éternel, et que les atomes ne sont pas éternels, eux non plus.
Dans ce contexte, nous percevons mieux l’importance de la déclaration du Pape à propos du Big Bang, près de 50 ans après sa découverte, même si cet événement historique n’est pas exactement la « preuve » d’un commencement de l’Univers, comme nous le verrons la semaine prochaine …
(A suivre…) (5)

Brunor

(1) D’ailleurs le message génétique de l’Homme est le plus long de tous les messages … l'ADN d'une cellule humaine, totalement déroulé, mesure 2 mètres de long.
(2) Sauf chez les créationnistes-fixistes qui nient les résultats des sciences.
(3) Voir la chronique 11 : http://www.brunor.fr/PAGES/Pages_Chroniques/11-Chronique.html
(4) Voir L’Être et le néant sont dans un bateau. BrunorEéditions (2014)
(5) Voir les épisodes précédents sur www.brunor.fr ou sur le site de Zénit
http://www.zenit.org/fr/googlesearch?q=les%20indices%20pensables

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